Notre périple en Amazonie commence sous la pluie chaude de Puerto
Maldonado, petite ville au carrefour des rivières Madre de Dios et Tambopata. Nous
avons RDV avec Carlos de l’association AIDER (http://www.aider.com.pe/), avec qui
nous avions déjà pris contact grâce à notre cousin Nicolas qui travaille aussi
dans la reforestation. Carlos nous présente l’asso et les différents projets en
cours. Le but principal est de préserver l’environnement en aidant les communautés
natives à développer leurs activités sans impacter le milieu dans lequel ils
vivent. Mais les principaux ennemis de la région sont les mines d’or. Elles sont
illégales et pourtant, chaque jour, des arbres sont détruits et du mercure déversé
dans la rivière ! L’impact sur l’environnement est désastreux, les photos
sont choquantes ! Nous encourageons Carlos et son équipe pour leurs
projets porteurs d’espoir.
En attendant que le temps s’améliore, on visite un peu Puerto Maldonado.
On commence par se familiariser avec la faune tropicale en visitant la
serpenteria, qui est une sorte de mini zoo recueillant des animaux abandonnés
ou en danger. On y voit essentiellement des serpents (boas, couleuvres,
anacondas), mais également des tortues de rivière, des singes, un félin qui
ressemble à un léopard mais a la taille d’un gros chat, des tarentules, un paresseux
que je prends dans mes bras… Trop mignon ! On visite également la « mariposaria »
où de nombreux papillons virevoltent au-dessus de nos têtes. Un bel avant-goût
de ce qui nous attend dans la forêt ! On finit notre visite de la ville en
haut de l’obélisque, d’où on regarde le soleil se coucher.
Les 4 jours suivants, nous les passons au cœur de la forêt amazonienne, dans des cabanes en
bois, à côté du lac Sandoval.
Notre guide Nilthon nous fait découvrir les trésors de la nature à pied et en canoë.
Nous sommes entourés de nombreux animaux de toutes tailles : des papillons
très colorés au majestueux caïman, en passant par les fourmis géantes et les
innombrables oiseaux, dont certains font des bruits vraiment bizarres, comme le
surnommé « asthmatique ». Il y a aussi ces petits singes « écureuil »
qui s’amusent à passer de branche en branche et se chamaillent, créant un
joyeux cafouillage dans les arbres.
A la tombée de la nuit, on s’amuse à repérer
les caïmans en voyant les points rouges, leurs yeux se reflétant à la lampe. Il
y en a vraiment partout !! Notre guide essaye d’en attraper un… Et il y
arrive ! C’est vrai qu’il est petit mais il a les dents bien aiguisées !
Il nous laisse le porter, son ventre est tout doux. Avant d’aller dormir,
Nilthon se fait plaisir en nous montrant les tarentules. Il y en a partout :
sur les troncs d’arbres… Et dans nos chambres !! Buenas noches ;)
Un peu plus tard, nous retournons sur le lac, où
un nouveau spectacle nous attend : celui des loutres géantes plongeant, et
pêchant à quelques dizaines de mètres de notre barque. C’est une espèce en voie
de disparition (il en resterait 5000 dans le monde) et elles sont très sensibles
aux perturbations. C’est pourquoi on ne doit surtout pas essayer de s’approcher
ni faire de gestes brusques. Elles sont gracieuses en nageant mais respirent très
bruyamment lorsqu’elles sortent la tête de l’eau, ce qui rend le tout assez
comique.
La forêt est aussi très riche en arbres et plantes, que nous découvrons
avec le guide. Des citrons gros comme des oranges, un arbre contenant de la
quinine (contre le paludisme), des graines servant de teinture, une écorce qui
sent l’ail et est utilisé contre l’asthme, un arbre qui est capable de marcher
(grâce à ses racines extérieures, il peut parcourir 10 cm au long de sa vie)…
Il y a aussi bien sûr les jolies fleurs, les énormes feuilles de bananiers, et
les ficus géants dont les racines font presqu’un mètre de haut ! On s’amuse
à grimper sur les lianes. Mais on a l’air bien empâté à côté du singe « araignée »
qui se déplace avec dextérité grâce à ses longs bras. Et il est aussi capable
de marcher debout !
Les moments forts de cette expérience amazonienne :
Une baignade dans le lac, un peu flippant quand on pense aux
caïmans et piranhas qui rôdent autour.
Une balade nocturne dans la jungle, avec nos petites lampes
frontales qui n’éclairent pas grand-chose. Que de surprises quand on découvre
des couleuvres et des tarentules sur le chemin :-S
Et mon best-of : à l’aube, lorsque tous les animaux se lèvent
et font leurs vocalises en une cacophonie étourdissante. Je pourrais rester des
heures à les écouter, comme si j’assistais au meilleur concert de tous les
temps !
Le lac Titicaca est le plus grand d’Amérique du Sud et
s’étend entre le Pérou et la Bolivie, à 3800 mètres d’altitude ! Le sud du
lac étant envahi par les touristes, nous décidons d’aller dans le nord. Nous
commençons donc notre périple à Jipata, petite bourgade à 1h de colectivo de
Juliaca. Il est très tôt mais nous sommes tout frais et excités de commencer ce trek
en solo ! Dès les premiers pas, nous rencontrons des habitants qui nous
saluent chaleureusement et nous confirment que nous partons bien dans la bonne
direction. Nous voilà rassurés.
On ne se rend pas tout de suite compte de l’immensité du lac
car on est dans une anse. Les couleurs sont magnifiques : herbe jaune,
maisons brunes, ciel bleu pur, feuilles vertes, lac bleu foncé… La luminosité
est parfaite, on est gâté. Quelques barques de pêcheurs attendent sur la berge
où
tout est calme. On passe dans de nombreux villages. Parfois, quelqu’un met le
volume de sa radio au maximum pour en faire profiter tout le monde. Quel
contraste avec la nature environnante !
On est très bien accueillis la
plupart du temps, les gens sont curieux et aussi très étonnés de nous voir
marcher autant avec nos sacs ! Ils nous conseillent tous de prendre le
prochain camion pour aller plus vite… Les personnes âgées sont en général méfiantes
et nous regardent de travers. Mais il n’y a aucune agressivité, et personne n’essaye
de nous vendre quoi que ce soit. Ça nous change du trek dans les Andes !
Chaque fois qu’on passe un col, je m’émerveille du lac resplendissant
sous nos pieds. Nous parcourons 50 km en 2 jours mais l’effort est largement récompensé
par la beauté du paysage parcouru. Nous pouvons observer, écouter, respirer la
nature en toute tranquillité.
Nous découvrons aussi la vie des Aymaras, le
travail dans les champs, les enfants qui parcourent des kilomètres à pied ou en
vélo pour aller à l’école, le marché… On se fait aussi aborder par un gars bien
amoché qui aimerait qu’on lui paye une bière. On s’esquive comme on peut, il a déjà
bien assez bu !! A Conima, un monsieur qui sort du bâtiment municipal nous
aborde. Il est biologiste et travaille dans l’écotourisme qu’il essaye de développer
dans sa région (http://www.ecoturismoconima.blogspot.com/).
Son projet est très intéressant et ça fait plaisir de voir que les péruviens se
préoccupent de l’écologie pour préserver les richesses de leur pays.
Le 3e jour, nous trouvons un pêcheur, Julio, qui
accepte de nous emmener sur l’île de Soto avec sa barque. Pour
embarquer, il faut mettre les pieds dans l’eau… Elle est glacée ! Ce n’est
pas ici que je me baignerai, malgré la turquoisité de l’eau. Il faut plus d’une
heure pour atteindre l’île. A
peine débarqués, nous empruntons le sentier qui monte vers le sommet, à 3972 mètres
d’altitude. De là, nous avons une vue panoramique à 360 degrés de Soto et de
tout le lac. Je suis sûre que c’est le meilleur endroit pour contempler Titicaca !
Nous restons un moment à méditer, imprégnés de la quiétude de cet endroit préservé.
Puis nous parcourons l’île
vers le sud, à travers les eucalyptus qui embaument les environs. Nous arrivons
à un village qui est presque vide. Nous rencontrons seulement une personne qui
nous salue de son sourire édenté. Au-dessus de nous, les nuages traversent le
ciel à toute vitesse, prenant diverses formes qui font vagabonder mon esprit… C’est
bon de revenir en enfance. Mais bientôt, des orages éclatent tout autour de
nous. Il est temps de rentrer. Pendant tout le trajet du retour, les intempéries
nous épargnent tout en nous laissant le spectacle des éclairs qui transpercent
le ciel au loin. De retour sur la terre ferme, nous rejoignons rapidement la
place principale pour choper un colectivo avant que l’averse nous tombe dessus.
Nous retournons au point de départ, la boucle est bouclée, la tête encore
pleine de belles images.
J’ai rejoint Tom début septembre pour 3 semaines d’aventures
au Pérou. Nous restons 2 jours à Cuzco et les environs pour s’acclimater à l’altitude
(3500 mètres). Cuzco était la capitale des Incas entre le XIe et XVIe siècle.
On peut encore voir les traces de cet empire, notamment sur les murs extrêmement
solides, construits avec des pierres taillées de tailles et formes différentes.
Ces
murs incroyables côtoient les nombreuses traces de la colonisation espagnole :
plaza de Armas, églises, monastères…
Ce qui fait également le charme de cette
ville andine, c’est le quartier de San Blas, perché sur une colline, avec ses
petites ruelles pavées qui nous coupent le souffle avec leurs dénivelés.
A quelques kilomètres de là, on fait le plein de couleurs
avec les vêtements et les fruits du marché de Chinchero.On teste le bus local
pour se rendre à Moray, où on peut admirer l’ingéniosité des incas. Ils ont
construit une série de terrasses circulaires pour créer des microclimats et
connaitre les meilleures conditions de culture pour chaque plante. Apres une
petite balade bien sympa, on arrive aux Salinas. Ici, les terrasses ne servent
pas à l’agriculture mais à récolter le sel… alors que nous sommes a des milliers
de kilomètres de la mer ! Celui-ci vient en fait d’une source saline qui
alimente les « puits ». Les péruviens attendent que l’eau s’évapore
pour récolter le sel, de la même manière que leurs ancêtres incas.
La région de Cuzco, c’est aussi bien sûr
les Andes, cette chaîne de montagne imposante qui traverse l’Amérique du Sud. Et
la meilleure façon d’en profiter est de la parcourir à pied ! Nous avons
donc fait un trek de 4 jours avec un guide génial qui nous a fait découvrir la
culture quechua, la végétation, les légendes… Deux hollandais très sympas étaient
également de la partie et ont partagé avec nous les surprises, les bons
moments, et les petites galères de ce périple.
Nous avons traversé de nombreux
villages et avons partagé quelques moments privilégiés avec les habitants ;
comme cette soirée passée à grelotter au coin du feu sur lequel mijotait la
soupe du proprio. Un gamin de 10 ans a été obligé de nous montrer comment
souffler sur le feu pour raviver la flamme et éviter la fumée ! Bons
moments de fou rire ! Nous avons également visité une école qui a la
chance d’avoir un potager et un vivier de truites qui permettent d’améliorer l’alimentation
des enfants. La vie des paysans péruviens est rude : ils travaillent sur
des champs à flanc de montagne, n’utilisent aucun pesticide, labourent la terre
avec des bœufs… Ils ont un système communautaire d’entraide bien rodé. Les
femmes travaillent dur également et on en voit souvent avec des troupeaux de
moutons.
Ce magnifique trek se termine par l’ascension du Machu
Picchu. Apres avoir gravit plus de 2000 marches sous une pluie tropicale à 6h
du matin, on arrive devant le site archéologique et nos efforts sont immédiatement
récompenses. Les restes de maisons apparaissent à travers une brume qui monte
doucement et qui laisse apparaitre de temps en temps le pain de sucre au fond.
Tout simplement spectaculaire. Je suis tellement envoutée par la montagne sacrée
que j’ai du mal à me concentrer sur les explications du guide. On passe la journée
à déambuler entre les maisons incas et à prendre le site en photos sous tous
les angles. On s’autorise aussi une petite sieste lorsque les rayons du soleil
font leur apparition. Et comme si on n’avait pas assez marché, on monte
doucement jusqu’à la Puerta del Sol et on finit sur le chemin escarpé qui mène
au Pont de l’Inca. C’était une journée inoubliable, la tête dans les nuages et
c’est difficile de redescendre sur terre.
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