
Le lac Titicaca est le plus grand d’Amérique du Sud et
s’étend entre le Pérou et la Bolivie, à 3800 mètres d’altitude ! Le sud du
lac étant envahi par les touristes, nous décidons d’aller dans le nord. Nous
commençons donc notre périple à Jipata, petite bourgade à 1h de colectivo de
Juliaca. Il est très tôt mais nous sommes tout frais et excités de commencer ce trek
en solo ! Dès les premiers pas, nous rencontrons des habitants qui nous
saluent chaleureusement et nous confirment que nous partons bien dans la bonne
direction. Nous voilà rassurés.


On ne se rend pas tout de suite compte de l’immensité du lac
car on est dans une anse. Les couleurs sont magnifiques : herbe jaune,
maisons brunes, ciel bleu pur, feuilles vertes, lac bleu foncé… La luminosité
est parfaite, on est gâté. Quelques barques de pêcheurs attendent sur la berge
où
tout est calme. On passe dans de nombreux villages. Parfois, quelqu’un met le
volume de sa radio au maximum pour en faire profiter tout le monde. Quel
contraste avec la nature environnante !
On est très bien accueillis la
plupart du temps, les gens sont curieux et aussi très étonnés de nous voir
marcher autant avec nos sacs ! Ils nous conseillent tous de prendre le
prochain camion pour aller plus vite… Les personnes âgées sont en général méfiantes
et nous regardent de travers. Mais il n’y a aucune agressivité, et personne n’essaye
de nous vendre quoi que ce soit. Ça nous change du trek dans les Andes !

Chaque fois qu’on passe un col, je m’émerveille du lac resplendissant
sous nos pieds. Nous parcourons 50 km en 2 jours mais l’effort est largement récompensé
par la beauté du paysage parcouru. Nous pouvons observer, écouter, respirer la
nature en toute tranquillité.


Nous découvrons aussi la vie des Aymaras, le
travail dans les champs, les enfants qui parcourent des kilomètres à pied ou en
vélo pour aller à l’école, le marché… On se fait aussi aborder par un gars bien
amoché qui aimerait qu’on lui paye une bière. On s’esquive comme on peut, il a déjà
bien assez bu !! A Conima, un monsieur qui sort du bâtiment municipal nous
aborde. Il est biologiste et travaille dans l’écotourisme qu’il essaye de développer
dans sa région (
http://www.ecoturismoconima.blogspot.com/).
Son projet est très intéressant et ça fait plaisir de voir que les péruviens se
préoccupent de l’écologie pour préserver les richesses de leur pays.



Le 3
e jour, nous trouvons un pêcheur, Julio, qui
accepte de nous emmener sur l’île de Soto avec sa barque. Pour
embarquer, il faut mettre les pieds dans l’eau… Elle est glacée ! Ce n’est
pas ici que je me baignerai, malgré la turquoisité de l’eau. Il faut plus d’une
heure pour atteindre l’île. A
peine débarqués, nous empruntons le sentier qui monte vers le sommet, à 3972 mètres
d’altitude. De là, nous avons une vue panoramique à 360 degrés de Soto et de
tout le lac. Je suis sûre que c’est le meilleur endroit pour contempler Titicaca !
Nous restons un moment à méditer, imprégnés de la quiétude de cet endroit préservé.


Puis nous parcourons l’île
vers le sud, à travers les eucalyptus qui embaument les environs. Nous arrivons
à un village qui est presque vide. Nous rencontrons seulement une personne qui
nous salue de son sourire édenté. Au-dessus de nous, les nuages traversent le
ciel à toute vitesse, prenant diverses formes qui font vagabonder mon esprit… C’est
bon de revenir en enfance. Mais bientôt, des orages éclatent tout autour de
nous. Il est temps de rentrer. Pendant tout le trajet du retour, les intempéries
nous épargnent tout en nous laissant le spectacle des éclairs qui transpercent
le ciel au loin. De retour sur la terre ferme, nous rejoignons rapidement la
place principale pour choper un colectivo avant que l’averse nous tombe dessus.
Nous retournons au point de départ, la boucle est bouclée, la tête encore
pleine de belles images.