Les premières impressions de Santiago de Chile sont celles d’une ville moderne, avec une classe moyenne importante. Les « Santiaguinos » se baladent dans les parcs en famille, ont tous une grosse voiture, et dégustent du bon vin. Avec ses rues quadrillées, ses hauts buildings, et ses fast-foods, on pourrait presque se croire aux Etats-Unis. Le cerro San Cristobal permet d’avoir une belle vue de la ville qui s’étend vers les montagnes enneigées.
Mais derrière ses dehors aseptisés, la ville (et le pays) cache beaucoup de détresse. Le gouvernement, aujourd’hui démocratique, a gardé les lois de la dictature ! Un résultat visible : lorsqu’il y a un désordre public, c’est l’armée qui intervient, impose un couvre-feu, et n’hésite pas à tirer… De nombreuses personnes s’endettent à vie pour avoir un appartement, une voiture, un diplôme. Les universités ont des coûts exorbitants comparés au salaire moyen. D’ailleurs, les étudiants ne le supportent plus et sont en grève depuis plus de 5 mois ! Les universités font des profits énormes et appartiennent à un petit groupe de personnes proches du pouvoir. La lutte est difficile mais les étudiants ne lâchent rien.
Santiago était aussi l’occasion de revoir Fabi, que je n’avais pas vu depuis presque 10 ans ! Des retrouvailles très sympas, autour d’un rhum arrangé ou d’un « terremoto », devant un concert de jazz manouche dans un petit bar, avec son mari à la contrebasse ! Des soirées bien sympas à se remémorer le passé.

A seulement 3h de bus de la capitale, on peut rêvasser sur les collines de Valparaiso (Valpo pour les intimes). Elle inspire les poètes avec ses rues colorées qui font face à l’océan, ses maisons biscornues, ses peintures murales, ses ascenseurs rustiques et ses jardins fleuris. Il fait bon flâner dans cette ville en regardant les mouettes tournoyer au-dessus des bateaux de pêche. On peut également observer de nombreux pélicans sur la plage de Viña del Mar. Et pour bien terminer, nous visitons la maison de Pablo Neruda à Isla Negra. Avec une vue imprenable sur la mer et des pièces remplies d’objets hétéroclites, ça donne envie d’y habiter !



L’arrivée en Bolivie, depuis le Pérou, est surprenante. Il faut traverser le lac Titicaca, le bus sur une sorte de radeau qui sert d’embarcadère… De l’autre côté, c’est la fête. Des étudiants défilent en uniforme et jouent de la fanfare. Ces premières impressions seront par la suite confirmées : les Boliviens n’ont pas grand-chose mais sont très débrouillards, ils aiment la musique et la fiesta.
Je retrouve Laurian qui travaille dans le bar d’un hostal à La Paz. Je tombe tout de suite sous le charme de cette ville, avec ses petites rues pavées, ses maisons colorées, et son bordel organisé. Entourée de collines et de monts enneigés, il n’y a quasiment pas une rue plate. Ça monte, ça descend, ça remonte… Il faut être sportif pour se balader à La Paz, d’autant plus qu’on est à une altitude de 3800 mètres !

A la sortie de la ville, on se trouve catapulté sur la lune. L’érosion des montagnes d’argiles de la « valle de la luna » a provoqué l’apparition de sortes d’énormes stalactites. On se balade dans ce paysage surnaturel où tout parait très éphémère. Certains passages étroits s’effondrent sous nos pieds… L’ambiance est encore plus magique grâce à ce musicien qui joue de la flûte du haut d’une falaise.
Profitant des hautes montagnes de la région, nous partons pour un trek de 3 jours de la Laguna Glacial. Ce chemin, très peu parcouru par les touristes, est pourtant magnifique. Nous bordons de nombreux lacs, passons un col à 5150 mètres, passons à côté de mines abandonnées, dormons sous une petite tente alors qu’il neige dehors… Notre guide nous parle du peuple Aymara qui a été soumis par les incas mais a réussi à garder sa langue et sa culture, qui perdurent aujourd’hui. Il est calme, posé, parle lentement. C’est une caractéristique de son peuple, pas de stress. La beauté du paysage et le silence m’apportent beaucoup de sérénité et je laisse mon esprit vagabonder au-delà des sommets enneigés.


 

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